La laideur
Pourquoi me prives-tu de la splendeur qui est en moi irradiant mon coeur?
Pourquoi ne suis-je pas une éternité pour contempler d’en haut ton monde froid qui se leurre, se distorde et se meurt ?
Je n’ai bientôt plus la puissance de me gouverner et d’ouïr, je n’ai plus l’envie d’accompagner, d’écouter, ni de supporter. L’animosité en toi n’écoute plus le printemps, ton renouveau lui-même est hiver.
L’antagonisme, les contraires se heurtent et s’emmêlent jusqu’à l’agonie de tes sens, de ton âme perdue, de ton cœur arraché. Amère agonie, lente douleur, je ne puis oublier tant de leurres.
Qui es-tu, toi le squale de la nuit, la terreur de ma vie? Òte toi de moi, poisson déconfit, rouille de l’enfer. Meure et agonise à jamais toi que je déteste, grille dans la géhenne et n’en remonte plus.
Pourquoi me prives-tu des étoiles, de l’encens et de mire ? Pourquoi ne me couvres-tu point de gemmes, de tendresse et d’amour ? Ne suis-je pas à ta hauteur pour que tu puisses m’apprécier ? Je ne suis bientôt plus, je n’ai jamais été car tu m'as toujours oublié.
J’hurle encore et encore toujours plus fort mon désespoir vers toi, je n’en peux plus, je ne vois plus. Je n’existe plus et ne suis que plancton. Amère vie qui se transforme en mort, déchéance et ignominie sont ma destinée, je suis perdu.
Tu me harcèles, sans cesse et toujours, part, fuis, tu es perdant.
Raphaël SCHÄRER